ACTUALITE























Inauguration de la première plateforme de traitement de sédiments en région méditerranée


Le 24 septembre a été inauguré à la Seyne sur mer le Centre de Production d’Eco-Matériaux (CPEM), premier centre de traitement de la région méditerranéenne de sédiments non immergeables et de terres polluées. La cérémonie s’est déroulée en présence des différents partenaires, acteurs politiques et économiques de la région*.


La plateforme, construite par ENVISAN, filiale environnementale du groupe Jan De Nul, s’étend sur 3, 4 hectares et est entièrement étanche. Elle sera en mesure de traiter 160000 m3 de matériaux par an. Elle abrite de nombreuses chaines de traitements, dont une zone de lagunage actif qui permettra de déshydrater les matériaux, d’abaisser leur taux de chlorure ainsi que leur contamination en hydrocarbures et autres polluants organiques. Le site dispose de moyens de  prétraitements, comme une correction granulométrique (via un criblage,  un dessablage, ou un cyclonage) ou encore un filtre presse pour une déshydratation rapide des matériaux. Toutes les eaux issues des différents procédés sont collectées et acheminées vers une unité de traitement des eaux pour n’avoir aucun impact sur l’environnement.


Les différents matériaux pourront être amenés sur site par voie maritime (barge ou refoulement hydraulique) ou par voie routière.


Le CPEM héberge le projet SEDIMED, programme de R&D porté par ENVISAN et labélisé par le Pôle Mer Méditerranée. SEDIMED a pour vocation d’amorcer l’émergence de filières terrestres et locales de valorisation des sédiments marins « non-immergeables » et ayant subi un traitement, à travers la réalisation d’ouvrages prototypes de génie civil d’échelle 1 contrôlés. Ces travaux ont à terme pour but, de démontrer la faisabilité et de débloquer les verrous administratif de différentes voies de valorisation des sédiments non immergeables.


La réalisation de ces prototypes permettra de valider les travaux de recherches et développement probants réalisés par les industriels partenaires du projet. Chaque prototype est représentatif d’une filière de valorisation/réutilisation possible potentiellement opérationnelle.


Trois voies de valorisation, conçues et confectionnées en collaboration avec chacun des membres du consortium** en prenant en compte l’état de l’art en matière de génie civil terrestre et maritime qui sont à l’essai. Une portion de route réalisée avec des sédiments  pour sous-couche, des écomodélés paysagers, et des blocs bétons sont donc déjà à l’essai sur site. L’impact, le risque environnemental et sanitaire lié à la valorisation des matériaux dans la confection de ces prototypes seront suivis, mesurés, contrôlés et modélisés par l’ensemble des partenaires scientifiques du Projet**.


Le projet SEDIMED fera également l’objet d’un Guide de Réalisation CAP Sédiments.


* Walter De Jonghe, Directeur Envisan ; Dirk De Nul Directeur Jan De Nul ; Daphné Glaser, directrice Développement Sédiment et Dragage Jan de Nul.; Jacques Bianchi, Président de la CCIV ; Gilles Vincent, président du Contrat de baie de la rade de Toulon, vice-président de TPM en charge de l’environnement, représentait le président de TPM Hubert Falco ; Christiane Hummel, vice-présidente de TPM en charge du développement économique ; Marc Vuillemot, maire de La Seyne-sur-Mer et vice-président de TPM ; Pierre Gaudin, secrétaire général de la Préfecture du Var ; Joseph Mulé, vice-président du Conseil départemental du Var représentait le président Marc Giraud ; Mireille Peirano, conseillère régionale PACA et vice-présidente.


** www.cpem-var.fr


Forum Planète Bleue


La valorisation des sédiments pollués a fait l’objet d’un Focus le 15 Octobre 2015 sur le forum planète bleue. Ce Focus fait un historique des actions menées en région PACA sur la valorisation des sédiments non immergeables et met à l’honneur CAP Sédiments (soutenu initialement par le Forum Planète Bleue) ainsi que SEDIMED, le CPEM  et le projet SEDIMARD 83.


Par ailleurs, Michel DANTIN, député européen, maire de Chambéry et président du Comité de Bassin Rhône-Méditerranée-Corse répond à une interview sur l’agence de l’eau et sur le rôle que les Comités de bassin ont dans la mise en oeuvre des textes européens.


Pour lire l’interview et le Focus (cliquez ici)




 

SOMMAIRE DE NOVEMBRE 2015


      Edito


      Actualités


      Plateforme collaborative


      Témoignages


      Manifestations

Les problèmes rencontrés depuis bon nombre d’années par les gestionnaires de sédiments sont malheureusement toujours d’actualité malgré les nombreux travaux menés depuis une quinzaine d’années par les universités, les centres de recherche et développement, les bureaux d’étude, entreprises de dragage et dépollution ainsi que par les collectivités locales et les services de l’Etat.


L’heure est à présent de faire converger les résultats de ces différents travaux vers un cadre générique, compréhensible par tous les acteurs et applicable dans les différentes situations rencontrées. La mission de CAP Sédiments consiste justement à faciliter ce passage d’initiatives isolées vers un encadrement technique, méthodologique voire réglementaire de la gestion des sédiments.


A l’heure de la préparation de la COP21, de l’intégration des principes d’économie de ressources dans les modèles de prospérité économique (économie circulaire), alors que la notion de développement durable est passé de la belle utopie à une expression presque dépassée mais aussi avec la prise de conscience de l’ampleur des pollutions rémanentes associées aux sédiments, s’impose la nécessité d’une réflexion intégrée de la gestion des sédiments tenant compte des objectifs premiers de rétablissement de conditions favorables à la navigation et à la préservation de la qualité des milieux mais aussi de la valeur que peuvent représenter les sédiments extraits dans l’économie de ressources locales de manière compatible avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.


Pour autant, cet encadrement souhaité de tous progresse, avec la lenteur imposée par la nécessité de consultation des différentes parties prenantes et, parfois, de consolidation des travaux antérieurs. A titre d’exemple, deux travaux importants sont actuellement menés sous l’égide de la DGPR et devraient être rendus publics en 2016 : le projet d’Arrêté relatif aux installations de stockage de déchets de sédiments et le Guide méthodologique pour la valorisation des sédiments en technique routière comprenant la définition du caractère dangereux des sédiments.


Les laboratoires et centres de recherche et développement continuent également à produire de la connaissance sur la caractérisation des sédiments en lien avec leur potentiel de valorisation. En témoignent les thèses les plus récentes de Baptiste ANGER - Université de Caen (12/2014), Julien COUVIDAT – INSA de Lyon (10/2015), Issameddine KHEZAMI – Mines de Douai (12/2015). Les nouveaux moyens d’expérimentation R&D prévus sur le tout nouveau Centre de Production d’Eco-Matériaux de la Seyne sur mer permettront d’engager de nouveaux travaux de recherche appliquée en lien direct avec les gestionnaires de sédiments du bassin et les utilisateurs locaux de ressources alternatives.


Au cours de l’année précédente, des travaux de développement de solutions de traitement et valorisation de sédiments ont été menés par la plateforme PROVADEMSE pour la réhabilitation de l’Estero Salado à Guayaquil en Equateur. Ces travaux, menés en réponse à la demande du Président de la République de l’Equateur formulée lors de sa visite à l’INSA de Lyon en novembre 2013, est un bon témoignage de possibilités de gestion intégrée des sédiments puisqu’ils montrent notamment qu’il est possible de mener le traitement de la fraction la plus polluée grâce au potentiel énergétique des déchets produits localement et de valoriser la fraction non contaminée dans le cadre de la rénovation urbaine du site.


Enfin, CAP Sédiments poursuit sa mission de capitalisation et de diffusion de nouveaux guides :


 




Jacques Méhu & Emmanuel Vernus





  

MANIFESTATIONS

 

  

A noter dans vos agendas 


 5ème SYMPOSIUM INTERNATIONAL

SUR LA GESTION DES SEDIMENTS


Du 10 au 13 juillet 2016

  à l'hôtel Marriott du Chateau Champlain



Du 10 au 13 juillet 2016 se tiendra au à Montréal au Canada le cinquième Symposium International sur la Gestion des Sédiments (I2SM) organisé par l’université de Sherbrooke et l’Ecole des Mines de Douai.


Ce symposium rassemblera tous les acteurs de la gestion des sédiments : collectivités locales, services d’Etats, universités, centres de recherche et développement, bureaux d’étude, gestionnaires portuaires et industriels.


Les récentes avancés de R&D et d’ingénierie sur les sédiments y seront abordées :

 


La date limite de soumission des résumés est le 30 Novembre 2015.


Plus d'information sur le site : www.i2sm.ca


Pour téléchargez le programme cliquez ici


Contact LGCgE : Professeur Nor-Edine Abriak


Mail : Nor-edine.abriak@mines-douai.fr

Tél : 00 33 327712410


9ème conférence internationale

NOVATECH

Du 28 JUIN AU 01 juillet 2016

  

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PLATE FORME COLLABORATIVE CAP Sédiments


Depuis son démarrage en fin 2012, grâce à la mobilisation des acteurs représentatifs et des différents intervenants dans la gestion à terre des sédiments, 9 guides sont d’ores et déjà disponibles et librement téléchargeables sur la bibliothèque publique de CAP Sédiments.


Trois nouveaux guides vont être mis en ligne en Novembre : les Guides de Réalisation Cartochim et Asedmar et le Guide Thématique Analyses Multicritères :

 

Le GR CARTOCHIM : Le projet CARTOCHIM (2008 – 2012) est un projet scientifique et technique multi-partenarial initié par la communauté d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée (TPM) dans le cadre du 1er Contrat de Baie de la rade de Toulon (2002 – 2009). Son objectif principal était de cartographier la contamination chimique des sédiments de la rade de Toulon, une rade semi-fermée soumise à un fort impact anthropique, selon un maillage qui prenne en compte avec suffisamment de finesse les différences « compartimentales » de la rade.


Le GR ASEDMAR : Le projet ASEDMAR est un projet de recherche fondamentale coordonné par le BRGM, associant l’Université de Nice Sophia-Antipolis (LRSAE et ECOMERS), l’Université de Strasbourg et UT2A (Ultra Traces Analyses Aquitaine). Il a comme principal objectif de quantifier les phénomènes de rétention et de mobilisation de l'arsenic dans les sédiments marins.


LE GT Analyses Multicritères : Ce guide thématique porte sur une méthode d’aide à la décision basée sur l’analyse multicritère pour l’évaluation de procédés de traitement de sédiments dans le cadre du développement durable. Son application vise à rendre possible une décision sur des bases rationnelles malgré un nombre important de critères décisionnels parfois en conflit ou contradictoires. La démarche s’appuie sur une définition aussi précise que possible de l’objet de l’évaluation et de ses limites, une analyse de leur bilan matière, une définition adaptée de critères de performance et d’indicateurs associés correctement renseignés. Le guide développe le cas particulier de la méthode AMTRAS mise en œuvre par INSAVALOR – POLDEN pour le projet SEDIMARD 83. D’autres méthodes sont également présentées en annexe.



















Trois nouveaux guides CAP Sédiments seront mis en ligne en Février/Mars :


Le GR PRISMA : « Promoting Integrated Sediment Management » (Promotion de la gestion intégrée des sédiments). Le projet PRISMA est un projet global de réaménagement du lit de l’Escaut inscrit au SIGMA PLAN. L’originalité de ces travaux réside dans le réemploi en ligne de matériaux de dragage dans les digues à compartimentation construites dans le but d’écrêter les pics de crues.


Le GR SETARMS : Sustainable Environmental Treatment and Reuse of Marine Sediment (Traitement Environnemental et Durable  et Valorisation de Sédiments Marins). Soutenu financièrement par l'Europe, le projet SETARMS vise à trouver des solutions économiques et environnementales à la gestion à long terme de ces sédiments.


Le GT Prétraitements : Guide faisant état de tous les prétraitements réalisés au cours de SEDIMARD 83, site pilote industriel de traitements des sédiments. Les résultats des combinaisons de prétraitements (mécaniques et bioremédiation) appliqués sur 10 sédiments portuaires qui représentaient un large éventail de contaminations et de qualités géotechniques y sont décrit.


Une banque de donnée, regroupant toutes les analyses et résultats recueillis au cours du projet SEDIMARD 83 est en cours de compilation. Les résultats de plus de 60 synoptiques de prétraitement et traitements seront mis en ligne.








  


TEMOIGNAGES

 

Gilles VINCENT, maire de la commune de Saint-Mandrier, vice-président de Toulon Provence Méditerranée et président du Contrat de Baie de la rade de Toulon a répondu à nos questions :



CAP Sed : Le contrat de Baie est une opération collective qui a permis d'avancer un grand nombre de sujets importants pour l'environnement de la Rade de Toulon, notamment la difficile question de la gestion des sédiments de dragage. Sous l'impulsion du Contrat de Baie, le sujet a particulièrement bien avancé dans la rade de Toulon avec l'inauguration du premier centre méditerranéen de gestion des sédiments.


Vous êtes un élu passionné qui porte le Contrat de Baie depuis sa création, ce qui fait surement parti des éléments qui en ont fait le succès que l'on connait. Que retenez-vous des travaux du Contrat de Baie d'une manière générale ?


G.V.: « Au-delà de la réalisation d’un programme d’actions concrètes pour atteindre des objectifs de reconquête de la qualité des eaux, le contrat de baie a permis de créer avec l’ensemble des acteurs de la vie de la rade une véritable culture commune : au sein du comité de baie, nous discutons de nos problèmes en matière d’environnement et nous trouvons ensemble des solutions. »


CAP Sed : Votre expérience réussie dans la rade de Toulon où vous avez coordonné 150 actions de plusieurs Maîtres d'Ouvrage  peut-elle être reproduite sur le pourtour de la Méditerranée ?


G.V.:  « Nous partageons volontiers notre expérience en matière de gestion intégré de zone côtière avec d’autres démarches de contrat de baie à l’échelle nationale afin de favoriser l’essaimage de notre savoir-faire. Nous avions d’ailleurs organisé un atelier technique intitulé « contrats de baie – retours d’expériences » en juillet 2010. Mais au-delà, nous participons aussi à des projets de collaboration, comme le projet « MEDSEATIES » financé par l’Europe qui permet des échanges d’expériences entre différentes cités du pourtour méditerranéen »


CAP Sed : Concernant plus particulièrement les sédiments, aujourd'hui après 15 ans de travaux un centre de traitement a vu le jour dans la rade de Toulon, qu'en attendez-vous ?


G.V.:  « dès le 1er contrat de baie au début des années 2000, un groupe de travail « gestion des vases portuaires » très actif nous a permis d’initier un contexte favorable pour l’émergence des projets phares tels que l’études diagnostiques des sédiments portuaires, CARTOCHIM, SEDIMARD83. Aujourd’hui, le CPEM est l’aboutissement de ce travail car il permet  de maintenir la vocation portuaire de la rade avec le développement et l’entretien de bassins portuaires en supprimant l’impact des dragages sur les activités de cultures marines,  balnéaires et également préserver les richesses naturelles, la biodiversité marine. Pour l’ensemble de ces projets, nous avons la chance de collaborer avec  l’université de Toulon et notamment le laboratoire PROTEE qui dispose de compétences avérées dans le domaine des contaminants chimiques dans les sédiments. »


CAP Sed : Vous poursuivez vos travaux sur ces questions avec notamment l'établissement d'un protocole de dragage. Pouvez-vous nous en parler ?


G.V.:  « La rade de Toulon dispose d’un équipement performant tel que le CPEM qui permet un traitement et une valorisation des sédiments dragués. Cela est un atout pour les gestionnaires portuaires de la rade. Mais il est également primordial que l’opération réalisée en amont, c’est-à-dire le dragage des bassins portuaires, soit opéré avec une rigueur toute particulière compte tenu de la contamination des sédiments de la rade. Ainsi,  la rédaction d’un protocole de dragage qui permet une approche environnementale globale de la problématique des dragages dans la rade de Toulon, permettra que chaque étape respecte les enjeux de la préservation de la qualité des eaux. »


CAP Sed : Ne pensez-vous pas que l'expérience toulonnaise sur ces questions devrait servir au niveau national ?


G.V.:  « La rade de Toulon n’est certainement le seul site en France qui présente des sédiments portuaires contaminés. Afin de limiter l’impact des clapages en mer, ce type de solution technique trouvera sans nul doute des applications sur d’autres sites portuaires. En effet compte tenu des difficultés de transports, il est important de traiter les sédiments au plus près des secteurs à draguer. »


CAP Sed : Vous présentez le Guide "Cartochim" au Comité de lecture de CAP Sédiments. Pouvez-vous nous parler de ce projet novateur associant la Marine Nationale et l'Agglomération de Toulon ?


G.V.: « Le projet CARTOCHIM nous a permis d’établir une cartographie 3D de la contamination chimique des sédiments de la rade. Ce projet d’une ampleur exemplaire a fortement amélioré les connaissances de l’état des sédiments de la rade et ce travail collaboratif associant plusieurs laboratoires de recherches tels que l’Université de Toulon-PROTEE, l’université de Bordeaux, La faculté de Pharmacie de Marseille, l’IFREMER, L’IRSN, la Marine Nationale-LASEM méritait une synthèse générale à capitaliser logiquement par un guide dans la collection « CAP - SEDIMENT »

Retour accueil

TEMOIGNAGES

 

Monsieur Didier VANHACK, Directeur de Développement du Syndicat Mixte Ports Toulon Provence apporte son témoignage :


CAP Sed : Le Syndicat Mixte Port Toulon Provence gère notamment les ports civils de la Rade de Toulon, creuset du développement de la future Métropole. Depuis 5 ans le trafic maritime augmente année après année, signe de la bonne dynamique impulsée Port Toulon Provence.


En votre qualité de directeur de développement de ce syndicat, pouvez-vous nous évoquer en quelques points les objectifs de développement de la Rade de Toulon ?


D.V : « L’autorité portuaire a élaboré de 2009 à 2011 le schéma directeur de développement du port de Toulon-La Seyne sur mer. Le développement des infrastructures du port fait partie des 11 projets de l’opération Toulon Grand Projet Rade à l’échelle de l’agglomération.

Le schéma directeur prévoit 4 activités essentielles en interface avec l’agglomération :

  


Les autres activités professionnelles comme la mariculture et la mytiliculture sont bien entendu soutenues, de même que celles liées au technopôle de la mer. »


CAP Sed : Le développement portuaire est souvent associé à la réalisation d'infrastructures nécessitant des opérations de dragage. Le 24 septembre a été inauguré dans la rade de Toulon le premier centre méditerranéen de traitement des sédiments marins de la société Envisan du Groupe Jan de Nul. Qu'attendez-vous de cette installation ?


D.V : « Le Centre de Production d’Eco-Matériaux CPEM, en service depuis peu sur le site de Brégaillon du port de Toulon, est l’aboutissement d’un long processus en matière de R & D initié par le Conseil Départemental du Var en partenariat avec l’Etat et les collectivités locales dont le but est de promouvoir les filières de valorisation des matériaux issus du dragage portuaire.


Le CPEM représente pour la communauté portuaire une opportunité et une alternative aux centres de stockage dédiés dont les capacités sont parfois atteintes aujourd’hui et dont les coûts et ne sont pas en adéquation avec les ressources financières des ports. Les gestionnaires des ports n’attendent qu’une réponse technico-économique et environnementale à la problématique du devenir de la gestion à terre des matériaux de dragage. »


CAP Sed : Port Toulon Provence est associé au projet CAP Sédiments du Département et de l'Insa de Lyon-Provademse. Vous travaillez notamment sur la question du modèle économique de la gestion à terre des sédiments. Pouvez-vous nous donner quelques pistes ?


D.V : « La notion de déchet « public » prend ici tout son sens car il s’agit aussi bien, par exemple, du sédiment charrié dans la vallée du Rhône qui se charge en polluants jusqu’à la mer, que de l’impact sur les fonds de l’activité du plaisancier qui occupe le port.


Parmi les pistes, il y a celle qui, en vertu du principe pollueur/payeur, mettrait à contribution deux typologies d’acteurs. Soit un petit nombre, mais assujetti à une redevance conséquente : ce serait le cas des plus gros pollueurs anthropiques situés en amont des bassins versants d’une agglomération ou le long d’un cours d’eau qui se rejette dans le port. Soit un plus grand nombre, ce serait le cas des propriétaires de navires fréquentant les ports, assujettis à une redevance proportionnelle à la taille du navire.


L’idée est en fait de créer un fonds faisant participer les usagers des ports, sur le principe pollueur/payeur en instaurant une redevance au mètre linéaire de navire.


Qui percevrait ? Quels fonds seraient concernés ?


Partons du premier constat que seul le gestionnaire portuaire peut collecter les redevances. Une fois collectées, deux hypothèses  se présentent à lui :


Soit, elles alimentent son fonds propre (danger de déséquilibre financier entre les gestionnaires) ;

Soit, elles sont collectées et versées dans le cadre d’une mutualisation par l’Agence de l’Eau. Cette disposition parait plus sûre eu égard à l’utilisation des fonds. De plus, le fait de collecter, lui ouvre le droit de percevoir des aides.


Aujourd’hui, sur les fonds perçus par l’Agence de l’Eau, 94% sont redistribués (contre 40% lorsque c’est l’Etat qui collecte).


Comment répartir ces fonds ?


Ces fonds sont répartis par façade maritime. Chaque Agence de l’Eau est déjà présente selon une logique de solidarité de bassin (Manche, Atlantique, Méditerranée).


Les Agences de l’eau subventionneraient les gestionnaires de port vertueux qui valoriseraient les sédiments extraits.


Il s’agirait ici d’une subvention d’investissement et non de fonctionnement.


Il s’agit bien entendu que d’une piste de réflexion qui ne serait pas à coup sûr appréciée des propriétaires de navires, dans le contexte actuel de la mise en place de l’impôt foncier qu’ils supportent. »